Chili, I am BACK !!

Publié le 20 janvier 2012 par Faby

Chili I am back et remontée comme une pendule pour profiter du Sud du pays comme jamais !

De retour à Santiago après 11 ans, ça me fait quelque chose !!

Après un vol et une nuit de 3h, je débarque à 6h du mat à Santiago. Tout de suite, je retourne à des prix comparables à l'Europe, voire pire notamment pour les livres. Mon premier achat, le lonely planet me coûte la modique somme de 25000 $, soit 50$, soit 39€, je m'étrangle !!!

Mais il me permet de trouver un hôtel très "backpackers", La Chimba dans le quartier festif, coloré et branchouille de Bellavista.

Il fait très chaud ici et on se sent vraiment en été, avec un air de vacances.

Dès les premiers échanges, je réalise à quel point les chiliens parlent vite et mal (ils ne prononcent pas les « s » en fin de mots notamment. C'est comme s'il n'y avait plus de pluriel dans les phrases!!).

Heureusement, j'arrive à mieux comprendre que la première fois et avec un peu d'attention, je m'en sors. Eux-même me disent qu'ils parlent mal : ben alors les gars, faut faire un effort maintenant !!!

Je me balade avec une canadienne dans le centre artisanal, j'achète une carte de téléphone chilienne.

Info mobile : j'avoue, je dis merci à mon cher employeur de m'avoir débloqué mon vieux portable de boulot pour profiter dans chaque pays de mon telephone. Du coup, j'achète une carte de tel prépayée pas chère et hop, je peux appeler les futurs nouveaux amis de chaque pays. Franchement collectionner les écussons des pays, c'est surfait, mieux vaut collectionner les carte SIM !

(j'déconne, j'ai juste oublié ceux du Costa Rica et de l'Equateur!!)

D'ailleurs, trop relou à coudre sur un sac, et ma coloc Suzanne s'est fait arraché le sien dans l'avion après avoir passé plus d'une aprem entière à le coudre. Antoine, je suis admirative du travail réalisé, mais à défaut de voir où je suis allée, je le dis aux gens, ça me fait gagner pas mal de temps de couture !

On se rend au Mercado central, marché aux poissons avec des petites échoppes où on peut profiter de ceviches et autres fruits de mer. On décide de se faire plaisir et on se prend chacune une assiette de fruits de mer (dont certains que je n'avais jamais vu...).

L'endroit est animé et très odorant mais on adore ! Je redoute un peu le retour de l'huitre pas fraiche qui m'a fait passé une sacrée journée au dessus des toilettes, alor je m'abstiens de tout manger quand même...

Puis j'appelle Benoît, que je n'ai pas vu depuis plus de... 11 ans !!!

Il m'informe qu'un incendie s'est déclaré dans le parc Torres del Paine, le plus connu de Patagonie. C'est un catastrophe !! (de façon égoiste, pour moi certes un peu, mais surtout pour le parc et la région, l'un des plus beaux au monde. Si vous avez suivi les infos, apparemment c'est un touriste israélien qui aurait accidentellement allumé le feu. Ca a détruit au final quelques 10% du parc 20000 hectares).

J'ai donc passé le nouvel an avec Benoît, sa femme Cécilia et leurs 3 enfants (Thomas, Emma et Max) dans leur maison. Dire qu'il y a onze ans, ça ne faisait pas très longtemps qu'ils sortaient ensemble ! Bon, je débarque en plein cartonnage pour leur déménagement, donc ce n'est pas le meilleur moment mais je suis super bien accueillie.

On s'est fait un repas un peu à la française, avec huitres, saumon fumé (certes très différent), viande au barbecue (un délice) avec vin et champagne !!!

Pas de photos mais une petite anecdote qui m'a bien fait rire : à minuit, il faut d'abord embrasser / faie la bise à un mec et porter une culotte jaune pour que ça porte bonheur (mais qui porte des culottes jaunes de nos jours je vous l'demande !! En plus ça n'est utile qu'un jour dans l'année, impossible de remettre ça un jour normal)

Les situations ont bien changé mais, nous, on n'a pas vraiment changé...

Benoît a eu un parcours pro bien rempli et plutot impressionnant (après PSA, un des meilleurs MBA aux USA, quelques mois chez Mc Kinsey (excusez du peu!) et maintenant un très bon poste chez BBVA. Moi je dis chapeau ! (bon à bosser comme un dingue certes). Et puis 3 enfants aussi.

On parle de tout, de la situation en France, au Chili, qu'il a pu voir évoluer de façon certaine ces 10 dernières années. Clairement, c'est le pays qui s'est le plus développé de l'Amérique Latine, le niveau de vie en atteste, passant devant l'Argentine.

Niveau de vie, infrastructure, accès aux loisirs, tout atteste de la vitalité du pays qui a opté pour une voie résolument libérale (un héritage direct de Pinochet), mais c'est parfois aux dépens de bien autre chose. Système à deux vitesses, l'écart entre pauvres et riches est très marqué, un système privé très couteux (assurances, santé, éducation) et un publique de mauvaise qualité.

Cela fait presque un an que les étudiants ici sont en grève tellement le coût des études ici est élevé, ils doivent emprunter parfois sur 20 ans pour aller à l'université. C'est devenu un vrai problème national, « heureusement » comme en France les vacances d'été sont arrivées et le mouvement s'est arreté mais il y a de vraies raisons de se mobiliser.

Mais le pays au moins n'est pas endetté !!

Et puis le tremblement de terre de 2010 les a bien marqué, il faut dire qu'il était de niveau 7 sur l'échelle de Richter. J'imagine la peur de sa vie que ça doit faire, rien que les videos sont effrayantes. Et pourtant, le Chili est habitué aux tremblements de terre mais ce qui a fait le plus de dégats c'est le tsunami qui a suivi, détruisant maisons et familles de la côte. Un vrai désastre et tous les chiliens ont été meurtris et touchés d'une manière ou d'une autre.

Rentrée vers 1h30 à l'hôtel, je loupe de peu le départ des gens de l'hôtel. Je me retrouve finalement avec 3 étudiants chiliens restés à l'hotel et nous papotons autour d'une bière. Un nouvel an arrosé et finalement tranquille mais ça me va parfaitement.

Coucher à 4h30 du mat, j'ouvre à peine l'oeil pour confirmer que non je vais pas faire le check-out mais je vais plutot rester une nuit de plus en fait.

Et le 1er, ben je fais rien, mais alors rien de rien ! J'ai du mater 3 film d'affilé, quel bonheur de scotcher parfois !

Je profite du lendemain pour sortir un peu et prendre le funiculaire qui m'emmène sur le Cerro San Cristobal avec sa vierge où je profite d'un panorama sur la ville. Dire que j'étais déjà là il y a 11 ans, je retrouve la vierge, les antennes, la ville et au loin les montagnes de la cordillère.

C'était certes moins structuré et surtout la ville a pris de l'ampleur et de la hauteur (notamment cette « superbe »tour de 300m de la taille de la tour eiffel en cours de construction par un allemand qui a fait fortune dans les supermarchés) mais tout y est...(Carine si ça te rappelle des choses...).

Après moultes tergiversations (je sais la vie est dure pour ceux qui ne savent pas décider entre aller à Talca dans la vallée des vins, Concepcion ou Pucon). Je décide finalement de me rendre directement à Pucon, haut lieu de villégiature des chiliens et des touristes. Il faut dire que le lieu a beaucoup de choses à offrir.

Bon, c'est quand même à 12 h de bus de Santiago, on oublie vite que le pays fait 4300 km de longueur !

L'avantage du Chili c'est que le système de bus est vraiment super et les bus sont équipés de bus semi-cama où on est à moitié allongé. Je me retrouve à côté d'une mère de famille avec qui je papote.

En arrivant à Pucon, la famille me propose de voir avec leur hote si lui reste de la place. Finalement, je me retrouve dans un hospedaje avec un lit superposé simple et pas cher.

Pucon est une petite ville de 15000 habitants situées entre le lac Villarica et le volcan Villarica.

Ca ressemble aux alpes et à la Suisse, avec ses lacs, monts enneigés, forêts et chalets en bois. Tout le contraire du Nord du pays !

Ce n'est qu'au détour d'une rue que je tombe nez-à-nez avec le volcan. Un vrai choc tellement le volcan est majestueux et domine littéralement la ville et la vue !

Je décide donc dès le lendemain de relever le challenge qui s'offre à moi et d'escalader ce phénomène. Pour la modique somme de 70$, je suis équipée avec veste, pantalon, crampons, piolet, guetres, gants et baudrier et transportée au pied du volcan.

Bon alors, lever quand même à 4h du mat pour un rdv à 4h30 à l'agence, ça rigole pas !

Il y a des départs à 7h mais c'est bien bondé alors j'opte pour la solution plus «warrior » pour moi.

On (15 personnes) arrive au pied du volcan vers 6h et on débute dès le départ par une bonne montée.

On avance à un rythme soutenu et je suis agréablement surprise : pas d'essouflement, pas de fatigue. Nous abordons la partie enneigée au lever du soleil (ça en jete moi je dis!) et le temps est suffisamment chaud pour que nous n'ayons pas besoin de nos polaires et nos crampons.

Pour autant, ça grimpe bien et nous sommes très vigilants dans la neige : au moindre faux pas, on peut devaler la pente pendant plusieurs dizaines de mètres, mais les piolets sont là pour nous aider.

A mi-chemin par contre, je commence à avoir mal aux genoux et ils n'auront jamais autant morflés qu'en arrivant en haut à 2847 m à 10h30.

Mais quelle récompense ! Une vue sensationnelle sur le lac, la cordillère, les volcans argentins et le fameux volcan Puyehue en éruption qui perturbe depuis plusieurs mois la région en rejetant des cendres. Selon le vent, ça retombe sur Bariloche du côté argentin (la plus touchée) et parfois sur Pucon. D'ailleurs l'impression de brume est dûe à ces cendres.

Le cratère du volcan est aussi en activité et les fumerolles en attestent. Mais nous sommes une nouvelle fois chanceux puisque outre le temps, le cratère est accessible et nous pouvons nous balader autour.

La montée fut dure, la descente très fun : en fait nous sommes équipés pour faire des glissades dans des sortes de toboggans formés par des dizaines de fesses avant nous ! (j'avais un peu l'impression d'aller sur un chantier vu le matos...)

Option avec ou sans pelle pour aller plus ou moins vite, on s'éclate comme des petits fous. On croise les dizaines de personnes de 7h du mat et on est pas mécontents d'avoir profité de température clémente et d'un nombre de personnes limitées dans l'ascension.

Fourbue mais heureuse, je rentre pour une bonne sieste de 2h quand même !!

Repos des genoux le lendemain, j'en profite pour faire le tour de la ville. Cette ville reste plutôt jolie malgré les agences de tourisme et les hotels, avec ses maisons en bois qui rappelle les Alpes, la Suisse et l'Allemagne.

Info historique : l'influence allemande ici est assez marquée, l'architecture, la cuisine (kuchen) les écoles... Ca ne date pas de la 2e guerre mondiale mais bien avant au 19e siècle, où beaucoup d'allemands ont immigré ici (ils sont partout ces allemands !)

Je longe le lac Villarica qui borde la ville et je me croirais presque sur la côte d'Azur avec tous ces parasols. Eh oui, les juilletistes chiliens aussi ont droits à leurs congés payés (14 jours ici, imaginez quand je leur parle des 5 semaines et des RTT et des congés sabbatiques...).

Ballade au parc Huerquehue (prononcer ouérkéoué) où je profite d'une vue imprenable sur le lac et le volcan.

Non l'effet brumeux n'est pas lié à mon super Canon qui fait des supers photos mais tout simplement ce sont les cendres du volcan Puyehue à plusieurs centaine de kms de là et qui nous fait profiter ici aussi de son activité.

C'est très sylvestre, une petite ballade en forêt (où les espèces de bambous me rappellent que je ne suis pas dans les Alpes), grande cascade et fleurs roses animent le parcours. (ne me demandez pas le nom de la fleur, je n'ai plus mon guide costaricien préféré pour me filer l'info)

Je finis par arriver aux 3 lacs (Lago Verde, Lago Chico et Lago El Toro) qui sont sublimement verts et tranquilles. Je fais ma pause déjeuner entre les Araucanias, arbres majestueux et très robustes (arbre national du chili).