De Puerto Montt a Puerto Natales, une croisière unique en Patagonie
Tout d abord, toujours en vie et prête a continuer l aventure : non je n'ai pas décidé d arrêter le blog sur un coup de tête, non je n ai pas décidé de rester vivre au fin fond de la Patagonie comme Florent Pagny (quoique...), mon tout nouveau disque dur m'a simplement lâché au bout de 3 mois le boulet...
Entre tentative de sauvetage (merci Benoit), cybercafé avec les connexions les plus lentes du monde ou ici en Nouvelle-Zélande a 4$ l'heure, j'ai du me résigner a attendre (et vous faire attendre!) et acheter un nouveau netbook...Comme il est anglais, vous m excuserez d avance pour les accents qui risquent rapidement de disparaître de mon français.
Donc me revoilà pour vous donner nouvelles, soleil et chaleur j espère dans votre hiver glacé.
Donc, retour vers le futur en Patagonie :
Après discussions avec plusieurs personnes et délestage de mon compte en banque de 420$ (pour la couchette la moins chère), me voilà embarquée pour 4 jours de navigation dans le fameux NAVIMAG qui assure la liaison entre Puerto Montt et Puerto Natales (c'était ça ou l'avion alors..).
Nous partons donc de Puerto Montt, port peu enthousiasmant mais qui offre quand même une vue splendide sur le volcan Caburgua. Le temps est de la partie, et il durera tout le long du trajet, un temps exceptionnel d'après l'équipage avec un soleil resplendissant et quelques nuages juste pour agrémenter nos photos (c est vraiment bien organise tout ça!). Nous embarquons et prenons un bain de soleil sur le pont en attendant le départ.
Les lits ressemblent à des couchettes de train de nuit, avec un petit rideau qui nous permet de préserver un semblant d'intimité quand on dort et surtout de ne pas laisser la lumière des couloirs nous empêcher de dormir.
Nous avons une petite lampe de chevet, un locker pour nos affaires ; il y a une salle pour les repas (2 services), un bar avec des fauteuils club, une terrasse pour se détendre et un jeu d'échec grandeur nature. Mais tout semble vraiment bien organisé dis-donc !
Bon concernant les bateaux de sauvetage, je doute un peu qu'on puisse rentrer a 200 dans ces 2 sous-marins tout droit sortis d'un film de Cousteau mais on s en contentera...
Alors disons-le tout de suite, j'ai adoré cette expérience quelque peu exceptionnelle. Après quelques dizaines de minutes, nous sommes déjà loin de la ville et les quelques rares maisons que nous voyons seront les dernières avant 3 jours. Nous pouvons apercevoir la cordillère au loin dans le Golfe d'Ancud et profitons d'un premier coucher de soleil magnifique, je me sens déjà détendue et sereine. Le vent souffle fort, a tel point que nous aurons plusieurs heures de retard a l arrivée (trop dur de rester sur le bateau a se faire chouchouter!)
Passage dans le Golfe de Corcovado
puis le Golfe de Muraleda, ou nous admirons encore de loin ce relief et les rares oiseaux qui s aventurent dans ce coin. Evidemment je ne suis pas la seule a admirer ces paysages sur le pont... mais le bateau est suffisamment grand pour ne pas se sentir constamment en troupeau.
Je passe en mode panoramique et j'aime tellement les photos que j'ai l'impression de faire partie de l équipe du National Geographic...(tout est relatif bien sur...). Re-coucher de soleil magnifique sous le vent, je ne m'en lasse pas.
Je passe mon temps avec mon groupe international de Puerto Varas ; nous avons perdu entre-temps Lili qui nous a préféré un groupe de jeunes hollandais (ah bon mais pourquoi?!) et rencontre Stefani, une (autre) allemande très sympa et qui a gros faible pour Harmon (ah bon mais pourquoi?!).
Kai et moi avons aussi rencontre Jep et Ricetta, un couple d'espag... pardon de catalans super sympas, ouverts et drôles (faut que je dise des trucs cools, ils lisent mon blog;-)) avec qui on a passe de bons moments autour d'un pack de vin blanc en carton dans des verres en plastique (SACRILEGE!!!). Je n'ai même pas une photo d 'eux mais j'avoue avoir eu un énorme faible pour le bonnet en laine de Jep (Jep, si tu me escuchas, por favor enviame una foto con tu maravilloso gorro!!).
Puis le passage Anna Pink, ou il est possible de voir baleine, orques et phoques. Nous apercevrons de loin les ailerons et les jets de baleine, et je retrouve le plaisir du Canada de scruter la mer pendant des heures et guetter comme une gamine le moindre mouvement de ces énormes beeetes.
Pas d'orque malheureusement, dommage faudra que je revienne !
C'est dans cette attente très 'nature et photo' que je tape la discute avec deux français...pardon bretons, Sophie et Damien, frère et sœur en vacances en Patagonie, évidemment super sympas (eux aussi lisent mon blog;-))). On est scotches sur les paysages magnifiques mais c'est bien la seule a shooter avec un argentique ce que j admire véritablement en ces temps modernes de facebook et compagnie (hou quelle reac je fais!). J ai hâte de voir ses photos, parait-il magnifiques aussi, surtout en poster ! (eh oui, ça risque d’être la limite de mon canon G12 et elle m a fait assez rêvé sur ses posters...).Le soleil tape a mort et on est oblige de se badigeonner de crème pour ne pas succomber au traître soleil de Patagonie couvert par le traître vent qui adoucit les sensations.
Puis nous entrons dans le canal Messier, exceptionnel avec ses eaux d'un vert laiteux. Les photos ne sont pas toujours a la hauteur de ce spectacle incroyable mais nous en prenons plein les yeux pour notre propre souvenir.
Nous dévions notre route pour traverser un fjord (qui n'existe donc pas qu'en Norvège).
La traversée de ce fjord plus étroit est tout simplement majestueuse et me rappelle 'Le seigneur des anneaux' (donc forcement j'adore). Nous restons humbles et silencieux dans cet étroit passage qui nous offre là l'un des moments les plus forts de la traversée. Nous sommes accompagnés par des canards et une compagnie de dauphins qui nous guide jusqu'à l'entrée. Ils sont très beaux, gris et blancs mais tellement rapides !
Cette immense entrée découvre après plusieurs virages le clou de la traversée : le Glacier Tempanos, un monstre de glace d'un bleu profond qui nous laisse béats.
Info glacier : mais pourquoi le glacier a-t-il donc cette couleur bleue, Jamie ? Ceci est du à la réflexion du soleil sur de la glace très dense. Le soleil projette ses rayons qui sont absorbes mais seuls la couleur bleue se reflète et est renvoyée par la glace. Plus la glace est dense (compressée après des milliers d années), plus le bleu est intense. Voili ! (enfin c'est ce que j'ai compris!). Merci Jamie !
Par moments, on a l'impression d'être devant un gigantesque gâteau de crème. Mon premier glacier, ça me fait quelque chose...
Des morceaux de glace détaches du glacier flottent ça et la autour de nous. La lumière joue avec la glace et fait varier couleurs et contrastes. On shoote, on shoote, difficile de prendre ce monstre de glace et de rendre mes impressions mais le spectacle est la.
Après ce moment fort, nous continuons notre route sur le canal Messier dans un passage ou il existe un rocher sous l'eau mais qui a fait coule un bateau le 'Bajo Cotopaxi', ce qui a donc permis d'identifier le seul rocher du passage (bien mais pas top donc). Mais depuis, le capitaine Leonidas (non pas celui qui faisait les chocolats) a voulu faire son malin : dans les années 70, il transportait du sucre en provenance d'Uruguay et pour récupérer l'argent de l'assurance, il a délibérément heurté ce rocher. Sauf que manque de bol, il s'est bien empale sur le rocher mais est reste bloque comme un c... et n'a pas coulé ! Évidemment il a tout perdu, sauf l'occasion de faire une bonne anecdote pour nous autres touristes avides de sensations et autres légendes. Il est donc coince la, trônant au milieu du canal, croupissant et visite seulement par les seuls oiseaux.
Le voyage est très bien organisé : nous alternons entre ballades sur le bateau, détente, contemplation des montagnes et la mer et nous avons la possibilité de participer à des présentations organisées et instructives sur la faune et la flore de la région ainsi que sur la formation des glaciers, cours de yoga et même soirées organisées karaoké (premier jour, on a fait les timides), film et bingo (sic!!) (enfin on fait pas tout quand même, j avoue je n ai pas joue au bingo!!). Mais tout est détendu et fort sympa et c'est décidément bien organise tout ça je vous le dis !!
On en a aussi profite pour déguster bière, vin et pisco sour, tout n est pas peace and love non plus sur la croisière s amuse !
Après un apéro au vin blanc et un petit dîner spaghettis, je profite de ce moment calme ou le 2e service dîne pour shooter probablement mes plus belles photos alors que je soleil joue avec les nuages et l'eau.
Je réalise très rapidement que les quelques verres de vin blanc étaient loin d’être une bonne idée : c'est le passage un peu « difficile » de la croisière, avec l’entrée sur le Pacifique et ses courants forts qui créent des remous et donc font tanguer le bateau. Bon après les Galapagos et 4 j dans un petit bateau qui bouge tout le temps, je me suis dis, c'est bon je vais gérer « finger in the nose »...Après le repas, je me sens tellement lourde et nauséeuse que je ne peux mémé pas regarder les pingouins marcher sur la banquise (La marche de l'empereur) et me mets au lit direct où je lutte et lutte pendant 1h pour ne pas a avoir a ouvrir ce rideau, courir a travers les couloirs et être malade... mais pas malade, YES ! La force mentale du retour du jedi en patagonie !!
Dire qu'en plus, nous avons des conditions idéales ici, donc les mouvements sont moindres, j'imagine quand il y a 200 personnes malades à bord ça doit être le carnage ! (et ils n'ont pas de sac!!). Sophie et moi militons pour des sacs a bord du NAVIMAG !!!!(ah ces français, toujours a se plaindre..)
Bon, la nuit n'a pas non plus été des plus tranquilles, donc mon teint blafard et mon cote chonchon font sourire les catalans pendant le petit dej. Après quelques heures et la digestion de mon petit dej, ils me voient revivre et reprendre des couleurs une fois passe le Golfe de Penas.
Malgré ce passage quelque peu délicat, je profite de cette traversée et il est difficile d'imaginer naviguer 3 jours sans voir âme qui vive dans ces contrées.
C'est tout bonnement un moment unique : nous sommes seuls au monde depuis 3 jours, le bateau glisse doucement sur l'eau, les montagnes s’enchaînent et nous laissent un sentiment de paix (pas besoin des cours de yoga proposés dans le bateau, un simple coup d’œil sur la nature qui nous entoure !).
Hors du temps, hors de tout, pas un seul être a foule ces terres, c'est incroyable et rassurant de savori qu'il existe encore des lieux vierges.
Nous arrivons quand même le soir du 3e jour a Puerto Eden, seul village a des centaines de kms isole de tout. Plus de 100 pequins fardes de leur plus beaux gilets de sauvetage orange qui débarquent sur une île de 180 hab tels une armée d’éboueurs et doublent quasiment la population pendant quelques heures, c'est assez surréaliste.
D ailleurs, c'est la première fois que je peux voir entièrement le ferry et ses superbes couleurs.
L'endroit est mignon et temps est idéal mais on se dit que vivre ici alors que le temps est rude, qu'il n'y qu'un accès par la mer et que le ferry passe au mieux une fois par semaine, on se rend compte de la solitude de ces habitants (dont 15 sont les derniers représentants de la tribu indigène des "Alakaluf" qui parlent le Kawésqar )
L accès se fait uniquement par bateau, on comprends donc son importance ici ; la petite chapelle avec son jésus dans un bateau, la deco de la maison avec les chiens dans un bateau, ou encore....ben le bateau lui-même.
Lendemain, après une bonne soirée arrosée de pisco et un vrai plaisir a danser une belle salsa avec Kai, qui s’avère un très bon danseur après 5 ans passes au Costa Rica, on retrouve nos belles montagnes, toujours aussi envoûtantes et variées. Nous sommes désormais plus proches d'elles et elles nous dominent de leur sommets enneiges. Nous apercevons même un massif qui ressemble étrangement au Torres del Paine que je pourrais admirer plus tard...
Nous abordons ensuite le passage le plus délicat et étroit de la traversée (si si entre les deux rochers la).
Et en attendant l’arrivée a Puerto Natales, nous faisons une unique photo de groupe (de gauche a droite : Martin, moi, Stefani, Harmon et Kai).
Et puis nous profitons pleinement de ces derniers instants pour admirer ces derniers paysages juste superbes avec des nuages tout droit sortis d'un autre monde qui parachèvent cette unique expérience,
Nous débarquons a Puerto Natales en fin de journée, ou le coucher de soleil me confirme que cet endroit a quelque chose de magique...
PS : une petite pensée et de gros bisous a mon oncle et parrain Jacky, coince dans le plâtre (et dire que c'est la personne la plus active que je connaisse, courage!!!).
PS 2 : pour l'anecdote, l accident du ferry italien est arrive en meme temps que cette traversee...heureusement que le capitaine n etait pas avec des filles pendant le passage etroit ou avec le rocher, on oublie vite qu'on laisse parfois notre vie dans les mains d'un seul homme...