Le fameux trek W (plutot U pour nous...) de Torres del Paine avec Lise et Maeva !
Apres ce petit detour en Argentine, me voila de retour a Puerto Natales pour preparer notre trek dans le parc Torres del Paine avec Lise, avec qui j'ai passe un we a Pucon et Maeva, une de ses copines, qui a habite pendant un an a Santiago.
Ma journee est bien chargee : je dois faire quelques achats, louer mes affaires de camping et faire des courses pour nos 4 jours de rando pour 3 personnes...oula...Les filles arrivent en debut de soiree et apres un bon repas (saumon et lomo a la pobre), nous faisons nos sacs pour le trek.
Alors, apres delestage du superflu, j'arrive easy a plus de 10kg...
Bon, mon sac fait 3 kg, ma tente 2,5 et le sac de couchage 2kg. Donc je commence donc a 7,5 kg sans vetement et sans bouffe ! Ouh ca va etre rude tout ca, je vous le dis !
On se repartit les affaires et la bouffe. Au menu des prochains jours : cereales (avoine pour les filles avec une sorte de chocolat mais sans lait, mouais...moi j'ai opte pour des cereales avec du lait en boite, j'avoue que c'est mon seul luxe de poids dans mon sac mais c tellement meilleur !), pates, raviolis, sandwichs, agrementes de la fameuse creme de fromage en tube proche de la vache qui rit, merci Maeva pour cette idee lumineuse !
Et plein de barres de cereales et de fruits secs, tout ce que je n'aimais pas avant et qui devient indispensable desormais.
Lendemain matin c'est la course et on prend le bus en oubliant de poster notre carte pour Celine B. et en la perdant dans le bus...Si jamais tu la recois Celine, ca serait un fabuleux hasard !!
Nous recevons des consignes rapides sur le parc dans le bus (une grosse partie des consignes n'ayant pas ete traduite en anglais, ca tient a peu de chose).
La premiere vue du massif est superbe et comme d'hab je me fais plaisir avec les reflets sur le lac.
Alors Torres del Paine, vous avez malheureusement du en entendre parler en debut d'annee : un israelien a declenche un feu dans une zone non autorisee pour camper. Malheureusement pour lui et le parc, la vegetation etait tres seche du fait de fortes chaleurs et le vent intense a dure plusieurs jours. Ce que les employes du parc pensaient, a tort, pouvoir maitriser et arreter rapidement est devenu rapidement un brasier de plusieurs km de longueur inarretable,detruisant plusieurs dizaines de milliers d'hectares, une bonne partie du parc. Notamment la partie ouest et sud du fameux circuit appele le « W », nous nous sommes contentees de la partie est, que j'ai tres logiquement renomme le « U ».
Le parc etait ferme quand je suis arrivee mais heureusement il a pu reouvrir assez rapidement sur la partie est, qui elle avait ete aussi incendie il y a 6 ans.
Malgre cela, le trek de 4 jours est un excellent souvenir avec de belles images dans la tete et de bons moments partages avec les filles.
Une fois arrivees a l'entree du parc, nous avons pris un shuttle qui nous a laisse pres du premier refuge. Premier moment un peu surrealiste ou alors que ce lieu aspire au calme et a la serenite, le chauffeur nous met de la techno a fond et tous les randonneurs du monde entier se mettent a bouger sur leur siege au rythme de « I'd like to move it move it » en souriant. Merci la mondialisation !
C'est ici que nous avons eu la bonne (disons plutot mauvaise) idee de laisser la moitie de nos pains, j'avais ete assez genereuse avec mes 18 pains pour 4 jours, on en a laisse la moitie a l'entree. Il s'averera que ca n'aurait pas ete de trop...
Nous avons commence le trek sous le soleil, papotant avec un porteur chilien supportant pas moins de 25 kg d'habits de touristes coreens.
La montee fut assez reguliere le long de la riviere et nous n avons pas trop souffert de nos sacs a 10kg mais nous avons bien merite notre dej au bord de la riviere ou nous degustons donc la fameuse creme de fromage (oui ben ca reste du camping – sandwichs et pates alors y'a pas de petit plaisir!).
Puis arrivees au camping « Las Torres » ou nous avons plante nos deux tentes dans le sous-bois.
Puis nous avons fini la derniere ascension, allegees de nos gros sacs pour profiter de cette belle journee et atteindre les tours. La vue est magnifique et les tours majestueuses, meme si la lumiere ne rend pas le maximum de la beaute du lieu. Nous en profitons quand meme pour faire une petite seance photos facebook...
Nous redescendons a travers un champ de caiillloux, ou certains blocs immenses sont a deux doigts de chuter.
Le soir, nous essayons de plugger le rechaud francais de Maeva avec la bonbonne de gaz chilien mais notre tentative echoue (comme mimait Lise qui a pris le pli de l'humour douteux des chiliens, le francais et le chilien ne s'emboitent pas..); certes nous aurions pu tester avant mais ca fait les joies du camping et un pretexte pour parler avec les deux gardiens chiliens du camping qui sont plus qu'heureux de nous faire partager leur petit abri, leur repas et nous faire profiter de leur poele a bois !
Nous avons meme eu droit a un vin chaud, limite pompettes les girls ! Nous passons donc la soiree avec eux a papoter et echanger quelques blagues dont Lise a le secret.
Finalement, ils ont meme reussi a nous degoter un gaz francais, comme quoi l'imprevu est tres souvent l'occasion de bons moments.
Ils nous emmenent un peu plus loin dans le parc pour profiter une derniere fois des tours dans la lumiere declinante du soir, a boire un mate, la fameuse boisson locale, sorte de the aux herbes super fort dont j avoue ne pas etre fan tellement ils le font amer.
C'est ici aussi que Lise a decide de renommer les tours : il faut dire aussi que les noms ne sont guere palpitants (tour Nord, tour centrale et tour sud). Lise les a donc rebaptise aux noms de personnages de la tres celebre cendrillon : nous aurons donc les tours Adelaide, Jabote et Cendrillon ! Si jamais elles sont renommees comme ca, vous saurez d'ou ca vient, meme si les gardiens ne nous ont pas sembles tres chauds.
Notre premiere nuit fut assez « epique », il a fait tellement froid dans le sous-bois que Lise n'a pas dormi de la nuit (se collant desesperement a Maeva qui se decalait au fur et a mesure jusqu'a arriver la tete dans la toile !) et nous a reveille Maeva et moi aussi. Sans compter sur nos amis israeliens qui ont la bonne idee de crier a 4h du mat de l'autre cote du camping pour reveiller nos voisines, j'adore...
Puis rebelote a 7h du mat ou elles ne se privent pas non plus pour faire un max de bruit.
C'est donc pas tres fraiches que nous prenons notre petit dej au milieu de la vegetation avec vue sur les tours dans les nuages, la photo ne nous epargne pas...
J'en profite aussi pour montrer la superbe veste Patagonia verte de Lise, achete grace a la gentille contribution de ses collegues de PPR.
La lumiere est parait-il superbe le matin mais nous avons vraiment bien fait d'y aller le soir car les tours et le haut du glacier sont dans les nuages au petit matin. Finalement nous ne remontrons pas voir les tours et reprenons la route.
Nous n'arretons pas de croiser deux israeliens et finissons par s'arreter dejeuner avec eux. Nous sommes ravies de rencontrer deux israeliens enfin polis, ouverts et sympas. Tous deux sont pilotes dans l'armee. Nous discutons avec eux de differents sujets, meme si certains nous paraissent parfois trop sensibles. Il est vrai que c'est difficile pour nous d'imaginer vivre dans un pays en guerre, qui est entoure de pays hostiles.
La ballade est tres champetre, avec petite vegetation, fleurs et une vue superbe sur les lacs. Un petit panneau sur le bord du chemin nous rappelle notre responsabilite envers la fragilite de la nature.
Nous decouvrons petit a petit l'immense lac aux eaux vertes qui longent notre parcours.
Les diverses rivieres qui alimentent le lac nous permettent de nous abreuver regulierement sans avoir a nous surcharger de 3l d'eau comme des mulets (je dois deja supporter mes 3 bouteilles de lait de fraise et vanille...). Et les traversees sont parfois moins simples que prevues et les gentils randonneurs nous aident evidemment a traverser sans souci.
C'est aussi a se moment-la que nous croisons Andre et un autre americain qui nous fait partager un autre moment surrealiste avec sa chaine portative et nous fait ecouter a fond Manau en plein milieu de la Patagonie...Allez imaginer un americain vous aborder cash et vous mettre de la musique francaise dans un parc chilien !! En tout cas, on adore !
On decouvre petit a petit l'immensite du lac et Maeva et Lise sont bien contentes d'arriver au camping « Los cuernos » !
La vue est magnifique et les iles sur le lac donnent l'impression de flotter dans le vide, tellement le contraste est fort avec l'eau vert clair.
Le cote montagne n'est pas mal non plus avec la montagne bi-gout comme dirait Lise :
Le coucher de soleil est magnifique sur le lac et les couleurs orageuses donnent un cote tres sauvage et inquietant au glacier qui culmine a l'entree de la vallee suivante, la vallee francaise.
C'est sur la plage du camping qu'on prend un bon pisco sour pour nous recompenser (il y a un grand refuge avec un bar, evidemment ca fait tout de suite moins roots et aventure...) et que je retrouve par hasard le philippain rencontre en Argentine.
Le camping est bien rempli et on ne trouve pas deux emplacements a cote, donc on nous fournit une tente pour trois ou nous passons enfin une vraie bonne nuit.
Le lendemain, le soleil est present et nous prenons le petit dej au bord de la plage avec nos 2 amis israeliens, eux aussi adeptes d'avoines (bon ils sont aussi capables de transporter des dizaines de boites de conserves de moules et de petits mais!).
C'est ici que nous pouvons constater les degats de l'incendie, la limite entre la partie incendiee et la partie epargnee etant la plus flagrante. Et encore ce n,est qu'une toute petite partie, la majorite de l'incendie a ravage toute la vegetation autour du lac.Quelle tristesse...
Nous prenons la route sous un tres bel arc-en-ciel mais tres rapidement le temps se degrade et c'est sous la pluie, trempees jusqu'aux os que nous arrivons au refuge « los italianos », rejoignant ainsi les autres randonneurs venus se refugier.
Certains sont revenus de l'entree de la vallee francaise tellement le vent etait fort.
Autre moment surrealiste : nous nous retrouvons a 6 entoures d'une couverture de survie a nous rechauffer, regroupes tels les pingouins de l'antarctique.Jamais ete aussi collee a autant d'inconnus en meme temps !
Les gens font demi-tour mais Maeva et Lise sont super motivees pour continuer. Pour ma part, mes pieds nagent dans les eaux froides de mes chaussures, mes dents ne se maitrisent plus et au vu des departs, je prefere repartir au camping. Les filles sont les seules a decider de continuer les warriors...mais il s'averera qu'elles auront une chance de dingues et pourront profiter de 15 min d'eclaircie pour arriver au 1er point de vue de la vallee. Et dire qu'en plus elles ont reussi a se perdre ! Mais chapeau les girls !
Je seche peu a peu sur le retour et arrive devant les 2 tentes que nous avions installes le matin...enfin presque comme nous les avions installe le matin, la mienne ayant voulu se degourdir un peu les gambettes et se retrouvant de l'autre cote de la tente des filles ! En fait, le vent est tellement fort que pas mal de tentes se deplacent par elles-meme et traversent le camping, notamment celles restees au bord de la plage (les fous!!).
Apres avoir arrime ma tente et recouvert de plusieurs dizaines de pierres, je profite de la vue et du vent avec un bon pisco sour avec les autres randonneurs revenus eux aussi...trop dure la vie et le trek...
Le vent est tellement fort que le lac ressemble une mer dechainee avec des vagues et qu'il est presque impossible de rester sur la plage (regardez ces gens qui luttent !)
Les filles reviennent juste au moment ou je suis en train d'arrimer leur tente qui avait aussi decide de vivre sa vie et bouger un peu. Et la, j'ai sorti l'arme fatale de l'apprenti Mc Gyver, utilisant a tres bon escient ma ficelle pour accrocher les tentes a de grosses pierres. On se fout moins de moi maintenant Maeva avec ma ficelle !
Alors que nous degustons notre dernier plat de pates, nos amis philippains ont prepare une puree – saumon qui nous donnent l'eau a la bouche.
Nous pensons qu'il serait pas mal d'ecrire un livre sur les bons petits plats a faire en camping, legers a porter. Pour l'instant, nous avons donc cette puree-saumon et les raviolis donc si vous avez vous-meme des idees ou des experiences a nous faire partager, ou un livre a nous faire connaitre (Raph tu dois bien avoir ca dans ta biblio ecclectique?!) n'hesitez pas, je planifie d'en faire encore, donc toutes les bonnes idees sont les bienvenues !
C'est aussi a ce moment-la que nous nous retrouvons sans pain. Bien jouee les girls! Maintenant on se retrouve a acheter un pain fait par le refuge qui est probablement le pain le plus cher du monde (5000 pesos soit la modique somme de 7,5 euros), dire qu'on en a donne 9 a l'entree du parc...
En tout cas, il est excellent et on l'apprecie, d'autant plus qu'il se marie bien avec le saucisson cochonou que nous a ramene Maeva...trop forte Maeva !
Nous terminons donc ce treks entieres et super contentes. Le temps n'a pour une fois pas ete parfait mais l'ambiance si !
Mais qu'importe nous revenons a l'entree, Lise et moi decidons de marcher jusqu'a l'entree le long de la route (c'est probablement ce qui nous a le psus creve des 4 jours!), attendant des heures le bus, executant quelques exercices d'assouplissement sous les yeux ebahis des gens, regardant les guanacos se balader tranquillement dans le parc
et arrivant finalement a Puerto Natales assez tard. Mais cela ne nous a pas empeche de sortir le soir avec Jorge, le gerant de l'hotel avec qui on deguste un calafate sour, variante du pisco mais avec une sorte de cassis local.
Les filles repartent le lendemain a Punta Arenas pour prendre leur vol, je profite encore deux jours de Puerto Natales. Je rencontre aussi un couple de francais bien drole avec qui je joue au rami et passe la soiree avec un concert prive de Jorge, guitariste et poete a ses heures perdues. Nous avons meme droit a un moment encore surrealiste ou un bresilien devenu chanteur d'opera sur le tard decide de pousser la chansonette a 11h du soir dans l'hotel. J'adore ces moments ou rien ne se passe comme prevu... Je finis par prendre moi-meme le bus de Punta Arenas pour revenir en avion a Santiago. On traverse la steppe pendant 3h et on en croise quasiment aucune maison. Je ne suis pas descendue plus aus sud mais j'imagine le desert que ca doit etre.
J'ai finalement decide de ne pas aller a Ushuaia, destination a perpete, un peu surfaite (tout ca parce que j'ai pas pu y aller1), et surtout apparemment blindee, notamment avec des francais, comme c'est etonnant!. Encore une occasion pour revenir ici aussi !
Le vol de retour est surprenant, j'ai l'impression d'etre dans un bus volant, puisqu'on fait deux escales toutes les deux heures, a rester dans l'avion en attendant les nouveaux passagers. Mais j'avais oublie que ca fait donc 3 vols, 3 decollages et 3 atterissages (j'ai pense a toi Aurelie, tu aurais adore!!), et mes oreilles ont un peu souffert de ces montees / descentes.
Retour donc a Santiago, ou j'ai retrouve mon petit hotel La Chimba. Bon la ca ete la course pour deposer mon ordi chez le reparateur pour faire un diagnostic, merci Benoit pour ton aide et ta traduction, franchement les chiliens parlent trop mal, la palme revenant au mec du magasin incomprehensible (bon certes, pas aide par ses dents de devant...Maeva pourra en attester).
Du coup, dernier repas -sushi avec la famille de Benoit et ses parents avant leur depart en vacances dans leur toute nouvelle maison, trop sympa et toute refaite apres plusieurs mois de travaux. Comme toujours, les travaux ont pris du retard, ce n'est pas une specificite francaise !
Voila, La Patagonie c'est finie, un veritable bol d'air pur, un melange de moments partages surrealistes et parfois magiques avec des buenas ondas :-), de plaisirs auditifs, visuels et gustatifs, d'emotions diverses et variees. En bref, j'ai ADORE !
Je suis bien crevee mais toute excitee a l'idee de decoller pour ma prochaine destination : direction Ile de Pâques !!!
PS : Maeva, Lise si j'ai oublie des trucs, n'hesitez pas ! Ce fut un reel plaisir de vivre cette aventure avec vous !
PS2 : encore merci pour vos commentaires et mails, ca fait toujours du bien de savoir que quelqu'un vous lit et apprecie quelque part...
PS3 : t'inquietes raph, je suis toujours les resultats de l ASM, toujours dans le coup. Mais autant les kiwis ne connaissent pas Clermont-Ferrand, autant ils connaissent l'ASM !